CNS, ô mon guide suprême ! 

(Étienne Vanden Dooren Éditions du Basson, 27 Juillet 2020) 

BIEN SÛR nous eûmes des décès, une épidémie qui laisse des traces dans les cœurs et les corps.  

BIEN SÛR il fallut prendre des mesures pour fluidifier le flux hospitalier. Le confinement n’avait d’ailleurs clairement que ce seul et unique but : éviter un pic d’hospitalisation.

MAIS il était clair et évident dès le mois de mars qu’il fallait donner les moyens logistiques et sanitaires aux communautés de vie confinées et, en premier lieu, à celles regroupant des personnes à risque. Ce ne fut pas fait, loin de là. Nos gouvernants ne pouvaient imaginer -ce furent bien les seuls- qu’un drame sanitaire allait se dérouler dans certains de ces lieux. Meuuu non !

MAIS il était clair et évident dès le mois de mars que dépister massivement était la mesure la plus efficace, quasi la seule mesure nécessaire et indispensable (ce que l’Allemagne a compris et fait). Ce ne fut pas fait, loin de là. Ce n’est toujours pas fait, après cinq mois ! Meuuu non !

PAR CONTRE, l’État belge, et son gouvernement aux frontières de l’illégitimité, a décidé de remettre le sort des citoyens aux mains du Conseil National de SÉCURITÉ, un organisme, créé lors des attentats terroristes de 2015. Ce conseil a pour but de définir la ligne politique à suivre par les services de renseignement et il se réunit pour gérer des situations mettant en péril la sécurité du pays. Nous sommes sans doute tous soupçonnés de terrorisme. À moins, bien entendu, de courber l’échine.

PAR CONTRE, l’État belge et son gouvernement aux frontières de l’illégitimité, dirigé de fait par le CNS, a estimé indispensable d’infantiliser les citoyens, de bien leur faire comprendre qu’ils devaient se plier aux règles et rompre moralement et/ou physiquement. Mettre à genoux le peuple donc.

PAR CONTRE, l’État belge et son gouvernement aux frontières de l’illégitimité, dirigé de fait par le CNS, a estimé que les médias devaient faire serment d’allégeance. Le seul ayant osé briser, le 15 avril 2020, l’auto-muselage de la presse s’est vu BANNI sans autre forme de procès. On a presque entendu « Qu’on lui coupe la tête ! ». Réduire au silence le peuple donc.

HEUREUSEMENT pour le CNS, les médias, si prompts à défendre, et à juste titre, la liberté de la presse, ont tourné la tête, regardé les nuages et continué à développer leur grande œuvre thérapeutique entamée voici 5 mois : ne parler que Corona, soutenir inconditionnellement le CNS et diffuser quasi en boucle les messages gouvernementaux et des vidéos ridiculo-inoffensives de distraction du peuple façon Kim Yon-un. Le CNS a la presse sous son joug, dormez tranquilles braves gens.

PAS SÛR que tout cela soit sanitaire pour une démocratie qu’un gouvernement sans légitimité ni contrôle fasse taire un journaliste, viole des lois sur la vie privée et base son action sur des mesures coercitives.

QUOIQUE les personnes qui réclamaient plus de sécurité dans notre pays sont gâtées : on nous prépare calmement, presque consensuellement, pas à pas, par petites mesures et petites lois qui, avec l’effet cliquet, deviendront grandes, un pays sécurisé, une gestion sécuritaire de notre mode de vie, une société nettoyée. En d’autres mots, une démocratie totalitaire…

 

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